L’exode rural des enfants et des jeunes

10 octobre 2013

L’exode rural des enfants et des jeunes

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L’exode rural des enfants et des jeunes.

Depuis quelques années, le Bénin est confronté aux problèmes de déplacement des enfants qui sont dans les zones rurales vers les pays tels que le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Gabon. Ces enfants qui partent souvent en quête de travail, fuyant leurs conditions de vie très précaires ici, ignorent tout de ce que sera leur nouvelle condition d’existence, mais l’essentiel est d’abord de partir pour échapper à la misère qui sévit sur place. Chaque année, on assiste à une véritable saignée dans les villages et à un véritable dépeuplement des écoles du fait que les enfants sont partis hors des frontières. Le phénomène est assez complexe puisque ce sont les jeunes, les aînés qui étaient partis du village en quête d’aventure et qui ont pu s’accomplir qui reviennent chercher leurs petits frères pour les amener à leur tour. Ils travaillent pour économiser de l’argent qu’ils rapportent chez eux au bout d’une année ou deux pour y construire de petites habitations en dur. Certains reviennent avec des motos, des postes téléviseurs et d’autres biens matériels pour donner aux enfants le mirage et le goût de l’aventure.

Beaucoup d’enfants déjà frappés par la pauvreté quittent l’école pour être conduits sur des sites d’exploitation où ils vont être employés. Ils n’ont pas toujours la vie facile à destination. Loin du regard des parents et propulsés très vite dans un monde où les plus forts imposent leur loi, ils sont exploités dans des carrières ou des plantations dans des conditions très dures. Ils ne sont surtout pas rémunérés à la hauteur du travail qu’ils font, parce qu’étant des enfants, donc une main- d’œuvre facile à exploiter, docile et soumise à leurs bourreaux.

Que les enfants travaillent ici ou ailleurs dans les plantations est un crime. La Convention de l’OIT (Organisation internationale du travail) l’a même inscrit dans son article 182 en faisant état des pires formes de travail. La place des enfants est à l’école ou dans les centres d’apprentissage professionnels à partir de 14 ans. Certes, on peut retrouver des enfants qui travaillent circonstanciellement aux champs avec leurs parents. Ce cas est fréquent dans les pays où l’économie est essentiellement basée sur l’agriculture comme le nôtre. Les enfants sont alors souvent responsables de la garde du bétail et de petits travaux. Leurs activités incluent la participation aux récoltes, à la pêche, à la chasse. Toujours est-il que, quand ces enfants vont à l’école, l’absentéisme augmente lors des récoltes.

Ce phénomène de déplacement s’accentue d’année en année au point où aujourd’hui nous connaissons le drame de Lampedusa https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/07/drame-de-lampedusa-c-etait-comme-une-mer-de-tetes_3491113_3214.html

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Commentaires

NathyK
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Bienvenue ! J'apprecie beaucoup ton billet meme si je suis tres triste aussi...

SOUROU HERVE APPOLINAIRE NANKPAN
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merci chère Nathalie. ainsi va l'Afrique qui se vide de jour en jour de ses bras valides. j'espère que tout le monde en prendra conscience un jour.

josianekouagheu
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où il y a des problèmes d'enfants, ma tristesse est toujours doublée, triplée... Car pour moi, c'est le monde à l'envers. Tu sais nankpansourou, j'ai l'impression que les parents, l'Etat... ont démissionné. Quand les tout petits, ne vont pas à l'école, ou du moins, n'ont pas cette possibilité, ils cherchent ailleurs. Et bonjour l'Exode rural. Le monde va mal. Et l'Afrique surtout!